Préface

 

Humaniste convaincu, humble contributeur de ce torrent des Lumières qui allait déferler sur toute l’Europe du 18ème siècle, Jean Auguste René de Marigny vicomte d’Alançon, dit Jean Dalançon puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous raconte …

Projeté dans notre société à l’aube de l’an deux-mille, il nous la raconte au travers de son œil rieur, mais toujours acéré. Non pas pour la juger, mais pour l’interroger. Un regard décalé, débarrassé de tous nos paradigmes modernes et de nos préjugés.

Avec sa verve toute gasconne, son accent qui bannit « l’oïl » et manie « l’aïl », on pense presque inévitablement aux Essais d’un autre célèbre gascon, Michel de Montaigne, dans cette volonté de se dépeindre soi-même sans concession, ni états d’âmes.

Mais on peut également se tourner vers les Caractères de La Bruyère ou bien encore songer aux Fables de Lafontaine qui dépeignent cette fois-ci, sous couvert, les travers de leurs contemporains et les dérives d’une société en proie aux antagonismes.

En vérité, l’auteur ne cherche pas ici à reproduire le style de tous ces précurseurs des Lumières, qui étaient pour certains, ses contemporains. Et encore moins à profiter des miettes de leur renommée. Non ce qu’il recherche, c’est un état d’esprit …

Et une forme de panache dans la lutte, parfois subtile, que ces auteurs menèrent contre les obscurantismes de tous bords. Pour bâtir un nouveau monde sur les ruines de l’ancien, en se posant les seules questions qui vaillent la peine :

Quelle planète allons-nous laisser à nos enfants ?

Quels enfants allons-nous laisser à notre planète ?

Alors emboitez le pas de ce bon vivant, de cet épicurien volontiers frondeur. Et n’hésitez pas à vous perdre en chemin ou à revenir sur vos pas. Ce livre est fait pour ça. Flâner, se délasser, avec une pomme, un thé glacé.

Il est fait pour oublier et s’oublier. Pour se souvenir aussi. Dès lors, suivez-le les yeux largement fermés cet esprit libertaire. Marot, Rabelais ou Villon ayant creusé le sillon avant lui, vous pouvez cheminer sans crainte.

Parce que c’est sans peur que l’Apis butineuse, papillonnant de fleur en fleur, emporte avec elle sans même le savoir ce pollen salvateur et incendiaire,

Ces Graines de Lumières.

 

La Communauté de l’Oiseau