Poussières d’étoiles
Un jeune garçon demanda un jour à son père
« Pourquoi existe t-il autant d’étoiles dans le ciel ? »
« Pour qu’apparaisse la vie auprès de l’une d’elles,
Dans ces boucles d’or, pouponnières de l’univers. »
Ainsi répondit-il à son enfant stupéfait.
Mais un peu plus tard,
Celui-ci interrogea de nouveau son père :
« Pourquoi y-a-t-il autant d’espèces sur la terre ? »
« Pour que naisse la conscience chez l’une d’elles.
Dans un corps d’homme, jaillit la céleste étincelle. »
Ainsi répondit-il à son enfant satisfait.
*
Devenu grand, le jeune homme au chevet de son père :
« Pourquoi tant d’inconscience en l’Homme ? »
« L’Homme …
Il sait qu’il est né sous une bonne étoile,
Pourtant il se brûle toujours les ailes,
De peur que l’on ne dévoile et révèle
La vérité, le dernier coin du voile …
Qu’il est un pont entre terre et ciel ;
Une passerelle entre sa Mère et l’Éternel !
Mais au lieu de s’élever vers les cieux
Dans l’espoir du salut. De l’éternité ;
Il se rue ventre à terre, et prétentieux,
S’en va quérir la gloire et l’immortalité. »
Ainsi lui parla son père alors qu’il chancelait.
« Ah mon fils …
Si la quête humaine
Est incertaine …
Et combien même,
Elle serait vaine …
Elle en vaudrait …
Toujours la peine !
Il se redressa tout à coup, comme s’il rassemblait ses dernières ressources pour transmettre avec le plus de force possible, tant dans le regard qu’il jetait à son fils éploré que dans les propos qu’il allait lui tenir, son ultime message. Avec courage et détermination, il acheva donc dans un dernier souffle :
Alors,
Sois toujours prêt et disponible,
A entrevoir les possibles.
Ouvre bien grand tes yeux
En attendant les signes
Ais foi en l’infini
Et fais le monde
A ton ima… »
Ainsi lui insuffla-t-il au moment de s’en aller
En le serrant dans ses bras, son fils fondit en larmes.
En perdant son papa, il devint cet homme.