J’ai mal à la terre
Dans mon esprit, une idée germe.
La terre, la mer : mon épiderme !
Par tous les pores … de tous les ports,
Voilà que j’en ressent les maints accords.
Dans la rue on m’aborde, on m’apostrophe :
« Alors, à quand la prochaine catastrophe ? »
« Bientôt tempêtes, cyclones et ouragans … »
« Y’a pas à dire, c’est l’temps qui fout l’camp ! »
Non, c’est la terre qui réagit. Elle s’agite
Car l’homme ne connait plus de limite !
Capable de transformer une mer en désert,
Depuis toujours, l’homme impose et se sert.
Ça ne tourne pas rond sur ce monde de fous,
Dans lequel même les baleines s’échouent !
Dans lequel l’ours polaire n’a qu’une hantise :
« Me restera-t-il un bout de banquise ? »
Dans lequel le petit gibbon de Sumatra,
Se demande quand le dernier arbre s’abattra.
Mais qu’avons-nous donc fait de cette planète ?
Où, de peur qu’on ne le braconne,
L’éléphant se pointe sans ses défenses !
Où l’oiseau en vient à demander son chemin
À un drone …
Ne crèvent-ils pas les yeux, leurs signaux d’alerte ?
Tous ces animaux sous anxiolytiques,
Antibiotiques et autres opiacés,
Errant sans but, tels des pantins pathétiques,
Alors même que leur espèce est menacée …
C’est nous !
Car il a beau se creuser les méninges,
L’homme n’en reste pas moins un singe.
Et même s’il ne se tient plus à quatre pattes,
Il sera, bel et bien, toujours un primate.
Et est donc à ce titre,
Le prochain sur la liste …