Ego-trip
Dans l’abîme de mes pensées,
Je réprime cet insensé :
Le périlleux amour de soi !
L’orgueil qui se prend pour le roi.
Je l’chasse, il revient encore
Et encore.
Il enfle et se dresse alors :
« Je suis le plus grand, le plus fort !
N’ai jamais tout à fait tort
Et ne craint pas le mauvais sort.
Pas plus que je n’ai peur de la mort ! »
Voilà qu’il se croit immortel.
Et pourquoi pas le prix Nobel
Tant qu’il y est,
Fou à lier !
« C’est vrai ça ! Après tout,
Je ne t’ai rien demandé.
Alors s’il te plait
Et sans te commander,
Fout moi donc la paix ! »
Malheureusement l’on se doit
De garder en nous ce petit roi,
De gaver cette oie qui fait la loi,
Avant d’lui couper la tête !
« Eh oui ! Sus à la bête ! »
Puis d’y manger son foie
Bien gras.