Le corridor
Allongé là, dans ce corridor vers la mort ;
Comme résigné, face aux coups du sort.
Son avocat ayant épuisé tous les recours,
En ce mouroir débute pour lui,
Le compte à rebours …
Se préparant dès lors, à quitter un corps
Qu’il avait appris à aimer, dans les bons jours,
Il attend, philosophe, que vienne son tour ;
Lui, le condamné à tort
Le condamné à mort
Le con damné
Mais stoïque :
« Après tout,
La justice de tels hommes
Vaut bien celle des dieux ;
J’entends par là,
Ceux d’Athènes ou de Rome,
Qui depuis le haut des cieux,
Infligent châtiments cruels
Et marchandages odieux.
La vie de simples mortels
Ne représentant rien, à leurs yeux. »
Et lui, dans son infini miséricorde,
Leur donnerai presque le bâton.
Et puis la corde !
« Ils ne sont, après tout, que les jouets
De ces Dieux qui se lancent les dés. »
Ci-fait, un panel des plus éclectique
L’envoya donc vers la chaise électrique.
« C’est tombé sur moi, ce n’est pas heureux,
Mais je n’ai jamais eu de chance aux jeux.»
Cependant, après quarante ans de réclusion
Et tout autant d’humiliations,
Ils admettront pourtant un quiproquo.
C’est ballot …
« Allez va, tu peux rentrer chez toi ! »
Lui dirent ils d’un air froid.
« Alors si vous vous adressez à celui qui est entré dans ses murs
Cela fait bien longtemps qu’il n’est plus là !
Quant à celui qui vous fait face, il n’a plus d’autre « chez lui » qu’ici !
Merci. »