3ème époque : de l'adolescence

Le corridor

 

Allongé là, dans ce corridor vers la mort ;

Comme résigné, face aux coups du sort.

 

Son avocat ayant épuisé tous les recours,

En ce mouroir débute pour lui,

Le compte à rebours …

 

Se préparant dès lors, à quitter un corps

Qu’il avait appris à aimer, dans les bons jours,

 

Il attend, philosophe, que vienne son tour ;

 

Lui, le condamné à tort

Le condamné à mort

 

Le con damné

Mais stoïque :

 

« Après tout,

La justice de tels hommes

Vaut bien celle des dieux ;

 

  J’entends par là,

Ceux d’Athènes ou de Rome,

Qui depuis le haut des cieux,

 

Infligent châtiments cruels

Et marchandages odieux.

 

 La vie de simples mortels

Ne représentant rien, à leurs yeux. »

 

Et lui, dans son infini miséricorde,

Leur donnerai presque le bâton.

Et puis la corde !

 

« Ils ne sont, après tout, que les jouets

De ces Dieux qui se lancent les dés. »

 

Ci-fait, un panel des plus éclectique

L’envoya donc vers la chaise électrique.

 

« C’est tombé sur moi, ce n’est pas heureux,

Mais je n’ai jamais eu de chance aux jeux.»

 

Cependant, après quarante ans de réclusion

Et tout autant d’humiliations,

 

Ils admettront pourtant un quiproquo.

C’est ballot …

 

« Allez va, tu peux rentrer chez toi ! »

Lui dirent ils d’un air froid.

 

« Alors si vous vous adressez à celui qui est entré dans ses murs

 Cela fait bien longtemps qu’il n’est plus là !

Quant à celui qui vous fait face, il n’a plus d’autre « chez lui » qu’ici !

Merci. »

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