L’éveil
L’éveil sonne comme ce sale réveil.
Qui de mes rêves,
De mon sommeil,
M’arrache avec violence,
Et bien trop d’insistance !
Il me fait ouvrir les yeux.
Je quitte à regret les cieux,
Pour me rendre à l’évidence :
C’est la dernière danse !
C’est ma dernière chance.
Un nouveau jour qui commence,
Après une nuit d’errance.
Alors tant pis, je me lance !
On en oublie de vivre,
À être, trop souvent, ivre
De livres ou de colères …
Mélalcooliques* chimères !
Mais derrière ce regard vide,
Sommeille un fond lucide.
Et même à la dérive,
Il se peut que je survive.
Au grès d’un courant immense,
Cette dense transhumance
De l’humanité en transe.
N’est-elle pas là,
La vraie décadence ?
* néol. mélange de mélancolique et alcoolique, sorte de mélancolie imbibée.