Iconoclaste
C’est un ilot de verdure
Posé au milieu des cultures.
Comme jeté là par ses pairs,
Ci-vit un arbre solitaire.
*
Avec pour seul compagnon
À se mettre sous la dent,
Un maigre arbuste, buisson
Qui n’a plus rien d’ardent.
*
Bref une existence débridée
Pour ce vieux chêne tout ridé !
« Eheheheh »
– rire sarcastique –
*
Et pourtant,
Non loin de tous ces champs ;
Bordant cet immuable océan,
Se tient un petit bosquet.
Oh, il n’est pas bien épais,
*
Ce frêle et fier boqueteau,
Mais le toise de tout son haut !
Car c’est la force du nombre
De pouvoir faire de l’ombre
*
À celui qu’on a ostracisé ;
À celui qu’on dit révolté,
Fou ou bien encore exalté :
Le petit arbre seul dressé !
*
Lui se tient, là, en sacrifice,
Sous l’orage et ses caprices ;
Attendant que la justice
Du feu fasse son office.
*
Serein sous tous les quolibets
Lors même qu’il monte au gibet ;
En ces instants tragiques
Se sentant vivant …
Unique !