Dommage national
Ce soir-là les lumières du quartier,
Se sont éteintes plus tôt qu’à l’accoutumée.
Zyed et Bouna ne sont pas encore rentrés.
Ils se sont cachés …
Dans un transformateur. Réfugiés.
Dans un transformateur. Piégés.
Zyed et Bouna ne sont pas encore rentrés.
Il se sont cachés …
Acculés par la milice affamée.
Après avoir été bafoués. Diffamés.
Zyed et Bouna ne sont pas encore rentrés.
Il se sont cachés …
Des discours complaisants,
Stigmatisants,
Les ont conduit jusqu’ici.
Jusqu’à cette coupure de courant.
Zyed et Bouna ne rentrerons pas,
Mais ils ne se sont pas fait attrapés.
Il sont bien cachés,
Pour l’éternité.
Combien faudra-t-il encore de drames
Et combien de souffrance ?
Pour comprendre, après bien des larmes,
Qu’il n’y a pas une sous-France,
Il n’y a qu’une France
Et elle rime avec espérance.
A Zyed et Bouna.