Complainte du caniche / épilogue
Voici celle d’un caniche
Qui, du canap’ à la niche,
N’en a plus rien à fiche,
De cette vie de derviche !
« Que le monde doit être vaste,
Quand on le parcourt sans hâte … »
Se disait-il, en trainant la patte.
« Voyez plutôt le contraste :
Quand IL m’annonce : allez, on sort !
Et que nous nous contentons alors,
De faire le tour du pâté de maison …
Mais j’en viens à perdre la raison !
Moi qu’on dit déjà un peu chien fou,
Je deviens dingo, un vrai loup !
Je veux mordre et j’enrage
Quand on me dit
D’être sage !
Depuis toujours et sans vergogne,
IL nous confie ses besognes.
Le temps est venu de régler
Tout ce qu’IL nous a volé !
Notre désir de sécurité,
Ne doit plus jamais supplanter
Notre amour pour la liberté !
Alors sur ces entrefaites,
Et après quelques tours sur lui-même,
Le caniche regagna sa couette
Bien douillette.
Puis dans un dernier soupir,
Qui fit frémir ses narines
Et soulever ses babines,
On put lire
Comme un sourire …